Samedi 19 novembre, nous étions invité.es par nos confrère.soeurs du journal vendéen Le Sans-Culotte à La Roche-Sur-Yon, pour participer à une table ronde sur l’état de la presse locale indépendante.
Samedi 19 novembre, l’équipe des Autres Possibles était invitée par nos confrère.soeurs du journal vendéen Le Sans-Culotte à La Roche-Sur-Yon pour participer à une Table ronde sur l’état de la presse locale indépendante. L’occasion de discuter autour de nos modèles économiques respectifs, en compagnie aussi de la Nantaise Lettre à Lulu, et du Marseillais Le Ravi, et de vous donner quelques “billes” sur le sujet, comme disent les journalistes !
Hé bien, le constat est assez clair : dur dur d’être un “petit”. On est pourtant costaud. Ce soir-là c’était aussi les 15 ans du Sans-Culotte, 15 ans pour ce journal à ne dépendre financièrement que de ses lecteurs, sans publicité, sans subvention et sans actionnaire (et sans culotte…). La Lettre à Lulu, quant à elle, en est à 27 ans d’existence, avec là encore pour seule ressource, son lectorat, et ses plumes bénévoles. Quant au Ravi, on aurait aimé pouvoir lui fêter un anniversaire de plus. Mais nos confrères.soeurs ont dû mettre la clef sous la porte en août dernier, après 18 ans de persévérance. Ils venaient témoigner des difficultés économiques rencontrées, et cette fois malheureusement insurmontables.
Car c’est un fait, même si nos modèles diffèrent (Aux Autres Possibles pas de pub non plus, mais une subvention, oui, et des activités complémentaires pour porter le média et ses six salarié.es. Tout tout tout, on vous dit tout ici), dans chacun de nos titres ou presque : des difficultés de trésorerie persistent suite au covid, les factures augmentent – le prix du papier notamment – mais pas les rentrées d’argent, et pas grand monde pour voler à notre secours….
Bref, des économies fragiles. Puisque portées par personne d’autre que nous et vous. Et c’est là, la chute heureuse de l’histoire : alors que 8 milliardaires et 2 millionnaires possèdent 81% des quotidiens et 95% des hebdo nationaux généralistes. Nous, de ce point de vue là, bah ça va !
On nous demande souvent ce qu’on entend par “indépendant”. On entend ça. Nous, personne ne nous possède afin d’élargir son empire d’influence. Alors oui, nous demandons quelques aides publiques pour certains d’entre nous. Cela contredit-il l’indépendance ? Ça se discute, certainement. Mais ne vous y trompez pas : regardez-donc la liste des principaux bénéficiaires des aides à la presse en France, et leurs montants, versés par l’Etat en 2020 et 2021. Sachez aussi que Les Autres Possibles, par exemple, n’a pas droit à cette aide là.
Alors alors, on s’abonne à qui pour Noël ? (On a dit pas de pub oui, mais pour les autres…) Sachez que, où que vous soyez en France, il existe un journal local indé prêt à vous en faire lire de toutes les couleurs locales. La carte de la Presse Pas Pareille (PPP), c’est ici (par nos amis de L’âge de faire).
Le pluralisme ? C’est nous !
Marie Bertin pour Les Autres Possibles
