Sexisme et médias : les jeunes internes du lycée Daniel Brottier partent à la chasse aux clichés | Les Autres Possibles

Sexisme et médias : les jeunes internes du lycée Daniel Brottier partent à la chasse aux clichés

« Liberté – Egalité – Beau Fessier » Une campagne de publicité qui choque tout.es les étudiant.e.s

Début janvier, une trentaine de jeunes du lycée hôtelier de Bouguenais ont interrogé avec Les Autres Possibles les stéréotypes sexistes présents dans la presse, sur les réseaux sociaux et dans la publicité.

« Téléphone ! Réseaux sociaux ! Internet ! » Les réponses fusent quand les jeunes internes des Apprentis d’Auteuil à Bouguenais indiquent leurs sources d’information. « Google est mon ami » ajoute, en souriant, une autre voix dans le fond de la classe. 

Ce mardi soir de janvier, les 13 participant·e·s sont volontaires pour s’interroger sur la place des femmes dans les médias, et le sexisme qui y est parfois véhiculé. Le sujet intéresse les élèves autant qu’il fait débat. Entre les étudiant·e·s, les avis divergent lors du jeu de la rivière qui les invite à se positionner sur l’aspect sexiste ou non d’une affirmation.

Propos sexiste ou pas ? Les élèves prennent position et débattent entre eux.

« Moi j’offre le resto à mon mec »

« Un garçon qui pleure, c’est un signe de faiblesse. Sexiste ou pas sexiste ? » La réaction immédiate dans la salle : la est remarque sexiste. « C’est normal. Un garçon, ça peut pleurer autant qu’une fille. Ce n’est pas une question de sexe”, affirme Ilana. 
« Un homme qui invite sa femme au restaurant ? » « Moi ça me choque pas, explique Paula, un peu seule. Si les mecs veulent se sentir supérieurs, qu’ils assument ». « Moi, je ne suis pas d’accord, intervient Ilana. J’offre le resto à mon mec », explique-t-elle.

Mais alors, c’est quoi, exactement, le sexisme ? On le définit comme l’ensemble des attitudes de discriminations fondées sur le sexe. Il peut être « ordinaire » comme un sifflement dans la rue, ou « hostile » : par exemple, décider de payer moins bien les femmes que les hommes, à poste égal (on explique tout ça au dos de notre numéro #29 sur les questions d’égalité professionnelle et salariale). De quoi donner quelques remords à Yannis ? Le jeune interne semble s’excuser : « Des blagues sur les blondes, c’est vrai, j’en ai fait. » Chaque élève témoigne d’expériences vécues de sexisme: « Si on sort avec un décolleté, on entend tout de suite des remarques », détaille Ilana.

Invisibilisation et clichés

Maintenant qu’on est au clair sur le sexisme, comment cela se manifeste-t-il clairement dans les médias ? D’abord par l’invisibilisation des femmes : seulement 20% d’expertes étaient invitées sur les plateaux télé entre mars et mai 2019, selon le CSA. Et quand on parle d’elle, on constate un florilège de stéréotypes. « C’est pas possible, c’est un montage. Ils ont vraiment dit ça devant des millions de personnes !?”, s’offusque Paula après le visionnage d’un reportage de TF1 sur le Coupe du Monde de football féminin.

« Liberté – Egalité – Beau Fessier » Une publicité qui choque.

Youtube n’est pas meilleur élève. La preuve avec le clip Médicament du rappeur Niska, l’une des vidéos les plus vues en 2017 et 2018, et pointé par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, dans son rapport de 2019. « On met la femme en dessous de l’homme. C’est l’homme qui lui offre tout », regrette Ilana.

La publicité, partie intégrante des médias, n’est pas en reste. Comme cette réclame d’une marque de jean, « Liberté Égalité Beau Fessier », que tous les internes trouvent dégradante. « Les femmes, on regarde leur cul. Et on mélange ça avec la devise républicaine. C’est hyper sexiste », déplore une élève.

Une campagne de sensibilisation contre les stéréotypes de genre dans la publicité pour les jouets


Les « nouvelles techniques pour affiner sa silhouette » vantées par le magazine Elle ne plaisent pas non plus à Lilou. « On n’est pas obligé·e de s’affiner pour être belle » rétorquent la jeune étudiante et son amie Katell.  Elles préfèrent la campagne pour l’égalité menée en 2017 par le ministère de l’Égalité entre les hommes et les femmes : on y voit une jeune fille en habits de princesse qui répare une voiture. « Ça montre que la femme peut se débrouiller toute seule. Elle n’a pas besoin des hommes »

 

Marathon de découpe des clichés

Dans un deuxième temps, les participant.e.s se sont consacré.e.s à un marathon de découpe des clichés dans les médias :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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