« Nous rassembler nous a donné de la force » | Les Autres Possibles

« Nous rassembler nous a donné de la force »

À la recherche d’initiatives féministes, j’ai interviewé Lizzie du collectif Fast et Furieuses. Il y a deux ans, elles se sont réunies pour créer un collectif de DJ féminin… elles qui sont si peu mises en avant dans le monde de la fête.

Un article écrit par Romane, publié en mai  2022 avec l’aide du magazine Les Autres Possibles.

Illustrations : @fast_ et_ furieuses

Quel a été le déclencheur de l’initiative ?
Fast et Furieuses est une association qui a été créée en mars 2020. On commençait déjà à mixer et à passer du son lors de soirées mais on n’osait pas se nommer artistes DJ en tant que tel. On ne se sentait pas assez légitime, donc pour démarcher des lieux, c’était plutôt compliqué. À l’origine de Fast et Furieuses, il y a une envie de solidarité entre femmes et la volonté de se retrouver dans un collectif. Le fait de nous rassembler nous a donné de la force et nous a permis de vraiment
nous définir comme artistes DJ.

Est-ce qu’il y a des réflexions sexistes dans le monde de la nuit ?
On perçoit le monde de la fête comme un monde majoritairement masculin. Souvent en temps que femme DJ, on n’est pas prise au sérieux : on veut nous apprendre à mixer, on veut nous montrer comment toucher les boutons des platines. Aujourd’hui encore, j’ai des remarques de misogynie ordinaire, des clichés comme « c’est hyper sensible ce que tu passes » alors que bon…

Est-ce que votre engagement féministe influence ta façon de faire votre musique ?
Complètement ! Au tout début, j’ai vraiment essayé d’avoir une certaine parité en utilisant le son d’artistes féminines. J’en ai découvert énormément. Maintenant
c’est naturel pour moi d’écouter des artistes féminines. Et il faut arrêter de dire qu’il y en a moins et qu’elles sont moins douées que les hommes. Elles sont simplement moins mises en avant.

Dernièrement, on parle beaucoup de l’insécurité dans le milieu festif, qu’en penses-tu?
Si tu fais référence aux histoires de seringues, je n’y ai pas personnellement été confrontée, mais le milieu festif est un milieu à risques. Une femme, une personne queer ou une personne racisée peut facilement se faire harceler en soirée. J’ai l’impression que ça a toujours été un peu violent ou compliqué de faire un événement la nuit. Mais il y a des initiatives qui sont mises en place pour mettre plus en sécurité le public. Je pense aux safe places dans les festivals. Il existe aussi des maraudes avec des personnes identifiables qui peuvent intervenir si une personne se sent mal ou est victime d’une situation qui lui paraît problématique. Il y a encore beaucoup de clubs qui ne sont pas à jour. Mais ça avance, grâce à la mobilisation des collectifs queers et féministes.

 

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