Les Autres Possibles se dote d’un nouveau manifeste qui reflète l’évolution de son projet depuis son lancement, en 2016. L’occasion de réaffirmer ses ambitions et ses valeurs : un projet démocratique de production d’information et d’esprit critique, engagé pour la justice et le vivant.
Les Autres Possibles est un projet démocratique de production d’information et d’esprit critique, engagé pour la justice et le vivant. Face au dérèglement climatique, à l’effondrement de la biodiversité, aux discriminations persistantes et au renforcement des discours de haine, une forme de sidération, mais aussi de la colère ou d’anxiété envahit une partie de la population. Pour y faire face, les citoyen·nes ont besoin d’informations et de projections leur permettant de comprendre, d’anticiper et de s’adapter, mais aussi d’entrevoir les contours d’un avenir à nouveau désirable, pour retrouver leur pouvoir d’agir face aux faits. À leur échelle, l’ensemble des projets menés par Les Autres Possibles tendent vers ce but : dessiner ces contours, pour faire advenir une société inclusive et solidaire, respectueuse du vivant.
Notre collectif fait le choix de l’information et de la sensibilisation comme modes d’action car nous plaçons nos plus grands espoirs de changement dans la force des convictions partagées, fondées sur les connaissances actuelles et formées par l’esprit critique. Vous nous avez peut-être connu·es à travers notre magazine, publié depuis 2016, Les Autres Possibles est en réalité un projet aux multiples facettes : notre travail se concrétise aussi dans la conception et la diffusion d’expositions pédagogiques, dans la création et l’animation d’événements publics thématiques, d’ateliers d’éducation aux médias, ou encore dans l’accompagnement d’autres structures et collectifs dans la réalisation de leurs propres projets éditoriaux engagés. Notre objectif : multiplier les canaux de diffusion, innover et collaborer avec les acteurs du territoire pour permettre à ces informations d’atteindre de nouveaux publics. Face aux moyens colossaux déployés par certains pour capter l’attention et orienter l’opinion, il nous apparaît primordial de sortir des voies médiatiques habituelles.
Dans l’ensemble de nos projets éditoriaux et de nos ateliers, notre méthode de travail est celle des journalistes professionnel·les. Nous nous engageons à rechercher la vérité avec honnêteté intellectuelle, logique, et en suivant les principes de l’enquête journalistique : multiplication et vérification des sources, croisement des informations. En revanche, nous ne revendiquons pas l’objectivité pure. Notre engagement et nos valeurs s’affirment dans nos projets, et nous l’assumons. C’est à la fois inévitable et souhaitable. Inévitable, car, qu’on le veuille ou non, les marqueurs idéologiques se nichent partout dans le travail journalistique : dans le choix des sujets traités, dans leur hiérarchisation, dans le choix des interlocuteur·ices, et jusque dans celui des mots. Souhaitable, car cette subjectivité journalistique fait partie du pluralisme, qui lui-même sert activement le débat public. Par ailleurs, nous ne sommes pas insensibles : nos enquêtes nous touchent. Lorsque nous y découvrons l’espoir, nous nous autorisons à partager notre enthousiasme. Lorsque nos conclusions nous révoltent, nous le disons également.
Le sens de ce manifeste est donc aussi de vous faire savoir depuis quelles convictions nous nous exprimons, car c’est la première des informations que nous vous devons. Sans qu’il soit possible d’entrer ici dans le détail, nous résumons ainsi notre position commune : selon nous, justice sociale et justice climatique ne peuvent se penser séparément. L’adaptation aux effets du dérèglement du climat ne saurait se faire au détriment du progrès social, et en particulier dans l’oubli des plus précaires d’entre nous, qui en sont aussi les moins responsables. Et nous ajoutons que la nécessité d’adaptation à ce qui est désormais inéluctable, ne doit en aucun cas venir remplacer la nécessité d’une lutte active contre les causes du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité, ce qui implique, notamment, de lutter contre les méfaits des politiques capitalistes.
Nos thèmes de travail sont multiples, mais après 9 ans passés à décrypter les enjeux écologiques et sociaux, et à scruter les innovations locales dans ces domaines, notre expertise porte plus particulièrement sur l’adaptation de nos sociétés au dérèglement climatique, sur la prospective en matière de climat, sur l’économie sociale et solidaire, l’égalité femmes-hommes et la lutte contre toutes les formes de discriminations. Dans nos travaux, dès que cela est possible, nous favorisons la démonstration par l’exemple en présentant concrètement d’autres possibles, car nous en sommes persuadées : un futur plus juste et plus vivant existe déjà, il faut désormais en faire un désir commun.
La structure Les Autres Possibles tient à appliquer les valeurs qu’elle défend. Le projet est dirigé horizontalement par une équipe de 6 salarié·es codirectrices et codirecteurs, rémunéré·es selon le principe de l’égalité salariale. Les règles de travail communes sont discutées régulièrement par l’équipe, ainsi que les envies et besoins d’évolution. Ce mode de fonctionnement permet le partage des responsabilités, un partage plus juste de la charge de travail, et des progrès sociaux réguliers.
