Vous pensiez que c’était fichu ? Que le débat public en était désormais réduit à commenter les vociférations en croisade de CNews-Bolloré, et de ses suivantes ? On ne peut pas complètement démentir : oui, Houston, on a un problème. Mais... d’autres voix existent pour faire vivre la démocratie ; elles sont parfois connues – coucou Mediapart, Reporterre, Rue 89 – et il y en a de plus confidentielles, souvent locales : près d’une centaine à travers la France ! On parle de l’Âge de Faire, de Silence, de La Topette (Angers), du Sans- Culotte 85 (La Roche-sur-Yon), du Postillon (Grenoble)... Leur point commun, c’est leur exigence et leur engagement pour l’indépendance du journalisme. C’est en particulier à cette presse indé locale que nous donnons la parole dans ce numéro, pour lequel, une fois n’est pas coutume, nous serons juge et partie ! Cette presse, si vous la lisez, vous la reconnaîtrez : celle qui adore regarder sous le tapis des lieux de pouvoir. Celle qui ne souhaite pas vraiment vous cacher ce qu’elle pense. Celle qui se porte à bout de bras, à bout de budget, parfois même sans se payer. Celle qui ne peut compter que sur vous. Et même si c’est déjà beaucoup – ne le prenez pas mal – ça ne suffit pas toujours... On vous doit une info ici : Les Autres Possibles n’échappent pas à l’histoire, vous avez dans les mains notre dernier numéro sous ce fameux format carto- graphique. Mais pas notre dernier mot, promis !
#44 Presse indépendante
Presse indépendante Anatomie d'une lutte
Sommaire
Décryptage
Je suis indé et je le reste
par : Marie Bertin
Presse "indé", "alternative", ou "libre"... Choisissez, mais une chose est sûre : ses titres sont souvent seuls, localement, à offrir un autre point de vue au débat public, tout aussi seuls pour trouver les moyens de leur survie.
Entretien
"Certains sont prêts à payer un prix personnel pour pratiquer ce journalisme"
par : Nolwenn Perriat
Qui se cache derrière les médias libres ? Depuis plus de vingt ans, Benjamin Ferron étudie la presse se revendiquant indépendante et rencontre celles et ceux qui la font.
Zoom
On se lève tous pour La Topette
par : Marie Bertin
La Topette, c'est le talentueux dernier-né de la presse indé d'investigation locale. Trois ans de vie et déjà de belles affaires révélées, ou réveillées, à Angers.
La carte au dos : La presse pas pareille des Pays de la Loire
Ouest-France, c’est bien pour rester informé des affaires courantes de l’actualité politique, économique et sociale de sa région, pour ne rater aucun fait divers remarquable, et bien sûr pour suivre de près la vie culturelle et sportive locale. Mais la promesse de la presse « pas pareille », c’est de vous parler d’autre chose : de sortir des sentiers battus de la communication, de couvrir avec un peu plus d’âpreté les dérives des pouvoirs locaux et autres scandales environnementaux et sociaux. Nous avons souhaité mettre en exergue les titres de cette presse, ainsi que les moyens avec lesquels elle opère. Et, en comparaison, vous permettre de comprendre et de visualiser le poids médiatique des nombreux titres du groupe Ouest-France.
Vincent Sorel
Né en 1985 à Caen, Vincent Sorel est tombé dans la BD tout petit, ses premiers souvenirs de lectures remontent à la Rubrique-à-brac, à Spirou magazine, ainsi qu'à Lucky Luke, Tintin et Astérix. Après quelques années en Arts appliqués au lycée, il fait un BTS communication visuelle (graphisme/édition/publicité), puis passe une licence arts plastiques. Il entre ensuite aux Arts Décoratifs de Strasbourg pour étudier la bande dessinée et l'illustration. Il vit et travaille à Nantes depuis 2011, au sein de l'atelier Oasis 4000.