Ceci est notre second numéro consacré à la mode responsable. En 2018, pour la parution du premier, nous nous demandions quelles étaient les alternatives crédibles au monstre de la fast fashion, pour qui souhaitait s’habiller plus écolo et plus solidaire. La seconde main était alors présentée comme une option parmi d’autres… Depuis, elle a littéralement explosé. Aujourd’hui, près d’une personne sur deux achète des vêtements d’occasion en France (1), où Vinted mène la danse avec 2,2 transactions par seconde… sur un marché estimé à plus d’1 milliard d’euros en 2022 (2). L’engouement se matérialise aussi dans les rues de Nantes : notre première car te des friperies de l’agglo en répertoriait une trentaine, nous en avons dénombré plus de 60 cette fois.
En bref, la fripe a pris du galon. Mais on aurait tort de se croire sorti ·es du mauvais pas de la surconsommation et du désastre écologique pour autant. Peut-on vraiment se féliciter de la croissance exponentielle d’une entreprise comme Vinted ? Allonger la durée de vie d’un vêtement sera toujours mieux que d’en acheter un neuf, oui. À condition de ne pas en acheter 10, au lieu d’un, et de ne pas les faire venir de l’autre bout du monde. Autrement dit : il y a fripe et fripe. Bienvenue dans les coulisses de la seconde main.
1. Selon l’Institut français de la mode (IFM).
2. Selon l’Institut national de l’économie circulaire (Inec).
# 39 MODE-FRIPERIES
Des fripes ! Des fripes, des fripes, des fripes !!!
Sommaire
Innovation
Elle est fraîche ma fripe, elle est fraîche !
par : Nolwenn Perriat
C'est une première en France : un marché spécialisé dans la fripe se tient désormais à Nantes. De la seconde main locale, chinée par les fripier·ères passionné·es de l'asso Bouge ta frip'.
Décryptage
Machines à fripes
par : Marie Bertin
Les friperies indépendantes se multiplient et, après les grosses applis, les marques et les grands magasins s'y mettent, bousculant la frgile économie des historiques de la seconde main.
Reportage
L'odyssée de la sape
par : Mathilde Doiezie
Le Relais collecte 68% du textile usagé en France, ce qui fait de cette entreprise d'insertion, un maillon essentiel de la filière de la seconde main à l'échelle locale, nationale et internationale.
La carte au dos : Toutes les friperies de l'agglo nantaise !
Les friperies solidaires
Ce sont des friperies tenues par des associations caritatives. Dans ces boutiques-là, l'argent dépensé sert directement les actions de solidarité des assos. On ne le dira jamais assez : elles sont ouvertes à toutes et tous !
Les autres friperies
Ces friperies sont tenues par des commerçant·es indépendant·es. Mais toutes ne s'approvisionnent pas de la même façon : certaines dénichent leurs pièces localement (dans les bacs du Relais, les vides greniers, ou en dépôt-ventes). D'autres ont recours aux stocks des grossistes. Dans ce cas, les vêtements peuvent venir du monde entier.
Ariane Hugues
Ariane Hugues, l'artiste qui a illustré le numéro #39 des Autres Possibles