"En laissant faire la mer, on observe une régulation naturelle" | Les Autres Possibles

« En laissant faire la mer, on observe une régulation naturelle »

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Face à la montée des eaux, quels risques court le littoral des Pays de la Loire ? Et quelles solutions d’adaptation s’offrent à lui ? Entretien avec Marc Robin, responsable de l’Observatoire régional des risques côtiers en pays de la Loire.

Publié le 19 septembre  2022
Par Mathilde Doiezie
Photo : Jean-Félix Fayolle
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À quel point le littoral ligérien est-il concerné par la montée des eaux ?

Sur notre littoral, le niveau de la mer augmente de 1 à 1,5 mm par an, d’après ce qui a été mesuré par le marégraphe de Saint-Nazaire depuis un siècle et demi, et on constate actuellement une accélération due au changement climatique. Selon le Giec*, on est dans une région où la montée du niveau de la mer sera un peu moindre qu’ailleurs.

Ça signifie à peu près 80-90 cm de remontée à l’horizon 2100 selon le scénario pessimiste** [contre environ un mètre en moyenne à l’échelle globale], quand le scénario le plus optimiste – c’est-à-dire si on réussit à infléchir nos modes d’usage de la planète – table plutôt sur une base de 40-45 cm. Dans tous les cas, cela aura des impacts aussi bien sur notre littoral que sur ses zones basses, comme l’estuaire ou les marais maritimes.

Et à quels risques sommes nous exposé·es ?

C’est mécanique : si le niveau de la mer est un peu relevé, les dunes et les falaises, mais aussi tous les ouvrages de défense côtière comme les digues et les remblais, vont subir plus d’impact de la part des processus météo marins. Il y a alors un risque accru d’érosion et de submersion. Mais le risque dépend surtout de l’enjeu : y a-t-il des habitations à proximité ?

Est-ce que cela impacte l’urbanisation, le transport, l’activité économique ou la biodiversité ? Il y a des endroits où le sentier côtier est menacé comme au Pouliguen, ou bien des maisons, comme à Mesquer : si le sentier côtier était installé beaucoup plus loin, il y aurait beaucoup moins de risques (…)

* Groupes d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
** Le « SSP-8.5 », le plus pessimiste des scénarios du Giec, table sur une poursuite de l’augmentation des gaz à effet de serre.

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