Femmes dans l’armée : enfin des actions ?
En 2022, contre toute attente, c’est encore difficile d’être une femme dans l’armée. Après des années, la France décide enfin de bouger.
Gaëlle, pilote d’hélicoptère Fennec dans l’armée de l’Air / crédit DICoD
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Un article écrit en février 2022, par Emma, lycéenne à Blain, avec l’aide du magazine Les Autres Possibles.
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La France se félicite d’avoir l’une des armées les plus mixtes au monde avec 15 % de femmes. Mais que se cache-t-il derrière ce nombre ? Peu de réponses ont été pour l’instant apportées. L’armée, « la grande muette », ne porte pas son surnom pour rien. Pourtant, Cindy, une Gestionnaire RH dans l’armée de l’air, accepte de se confier sur son expérience dans l’armée.
Cindy fait partie d’un groupe dans l’armée où il y a une “majorité de femmes bien intégrées”. Dans sa carrière, elle n’a jamais eu connaissance ou vécu de cas de sexisme. Pour elle, tout se passe pour le mieux. Mais ce n’est malheureusement pas le cas partout. De nombreux cas d’agressions ont eu lieu, qu’elles soient physiques ou verbales. En novembre 2017, une militaire a pris la parole pour dénoncer le harcèlement qu’elle a subi, ou plus récemment, un militaire a été accusé de viol à l’Élysée. Avec une majorité d’hommes, ce n’est pas facile de s’intégrer. La parole devient difficile à prendre. Quand l’armée est vue comme une famille, parler reviendrait à trahir. C’est donc un milieu difficile pour les femmes.
Les choses bougent enfin
Pour contrer cela, le “plan parité” a été lancé en 2019. Objectifs : augmenter la mixité et réduire les inégalités hommes-femmes dans l’armée. Plusieurs mesures ont été mises en place, comme “des personnes désignées pour relater les événements lors de réunions” ou encore un site internet qui explique comment lutter contre ces inégalités. Les épreuves sont aussi adaptées aux femmes. Cela pourrait contrarier certaines personnes. “Mais c’est nécessaire car le physique n’est pas le même chez les hommes et les femmes”, comme le pense Cindy. Les choses bougent enfin timidement : “C’est plus facile de se plaindre aujourd’hui. À l’époque les gens ne se plaignaient pas. La génération d’aujourd’hui est aussi plus engagée, le sujet est plus mis en avant”, explique la militaire. Cependant, le regard porté par la société sur les femmes militaires est encore pesant. La mère de famille se souvient, lors d’une opération sur le terrain, avoir été dévisagée par certains passants. Lorsqu’ils découvrent qu’elle travaille dans l’armée, même ses proches sont surpris.
