Des interrogations, de l’ambition, quelques complications… Et, finalement, de belles réalisations. Au total, six articles qui parlent d’éducation non genrée, du manque de mixité au lycée, de l’hypersexualisation sur les réseaux sociaux, de l’évolution des propos sexistes au cours de la scolarité, ou encore de la difficulté de porter plainte après un viol. Pour parvenir à créer leur blog, Aux Armes Lycéen·nes, les neuf élèves du lycée Camille Claudel à Blain ont formé une petite rédaction d’apprenti.es journalistes et surmonté différents obstacles.
Premier étape : décrypter le sexisme présent dans les médias. Au fil des pages des magazines féminins ou des journaux sportifs, les stéréotypes sexistes apparaissent au détour d’un titre, d’une phrase ou d’une photo. Rien n’échappe à l’œil des étudiant·es. Le regard est critique. Et l’analyse se poursuit à propos du traitement médiatique des violences conjugales. Pour les lycéen·nes, il s’agit d’un phénomène de société et non pas de simples faits-divers. Alors, mieux vaut éviter un titre comme celui de France Soir : « Il frappe sa femme parce qu’il n’aime pas sa soupe ».
« On n’a pas eu l’impression de travailler »
Seconde étape : définir la ligne éditoriale du blog. Elle sera résolument orientée autour des discriminations de genre : le sexisme sous toutes ses formes. Et pas besoin d’aller bien loin pour trouver des exemples. Les jeunes journalistes décident de porter leur regard sur leur environnement proche. Chacun·e peut ensuite choisir son sujet, son angle, et préparer ses interviews.
Troisième étape : enquêter et rédiger son article. L’exercice est nouveau pour les jeunes journalistes, et compliqué par les contraintes sanitaires. En demi-groupe, en distanciel, la rédaction doit s’adapter pour mener à bien le projet. « Une personne veut bien répondre à mes questions mais souhaite rester anonyme, c’est possible ? » demande Éléna, « Est-ce que je peux écrire des mots familiers, comme chambrer ? », s’interroge Ambre. C’est le moment, pour le journaliste des Autres Possibles, de donner quelques conseils. Après une ultime relecture, les articles sont prêts à être publier. A la grande fierté d’Emilie, du centre socioculturel Tempo, à Blain. « Ca va être un blog trop chouette ! », lance l’animatrice du CSC Tempo à Blain, et des étudiant·es. « C’était génial », sourit Zoé. « On n’a même pas eu l’impression de travailler », ajoute Emma. De quoi imaginer une saison 2 pour ce blog ? Certain·es y pensent déjà.
// Retour à la page d’accueil du blog //