Lycée Aristide Briand // Andres Subiela, son métier, son univers
Rencontre avec le contrebassiste argentin Andres Subiela. Une interview réalisée par des élèves du lycée Aristide Briand, à Saint-Nazaire.
Rencontre avec le contrebassiste argentin Andres Subiela. Une interview réalisée par des élèves du lycée Aristide Briand, à Saint-Nazaire.
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La musique, est-ce pour vous un héritage familial ?
En réalité, seule ma grand-mère était musicienne, mes parents eux ne travaillent pas du tout dans le domaine de la musique. Même si ma grand-mère m’a fait découvrir le monde de la musique, je pense que je me serais tourné vers celle-ci sans son influence, mes parents m’ont toujours soutenu dans les choix que je faisais.
Vous avez commencé à voyager jeune pour votre passion. Comment avez-vous vécu votre adolescence ?
Je viens d’un petit village en Argentine et au début je vivais mon enfance et mon adolescence normalement, je révisais mon instrument et j’avais mes copains. Mais il est vrai que ça a commencé à prendre une autre tournure quand je suis parti le premier de mon village alors que je n’avais que 17 ans.
Avez-vous remarquez des différences entre les orchestres de différents pays ?
Oui, même au sein d’un même pays, je pense que les orchestres sont différents. Sur le plan humain, en Argentine, il y avait une ambiance un peu moins formelle. Mes collègues étaient aussi mes amis, ça rendait le travail agréable. En Allemagne, par exemple, ils sont beaucoup plus stricts et pointilleux sur les erreurs. Sur le plan musical, en Europe, par exemple, le niveau musical est supérieur, les orchestres sont plus développés. Ce n’est malheureusement pas le cas en Argentine, c’est une différence que j’ai senti très clairement. Mais de nos jours l’accessibilité à la musique se développe même dans les pays qui ont plus de difficultés. Des des gens comme moi qui réussissent ça donne espoir aux autres, ça les encourage à persévérer
Où vous voyez-vous dans 10 ans ?
Honnêtement je ne sais pas trop, ça fait cinq ans que je suis arrivé en Europe et je suis déjà une autre personne, rien de ce qui s’est passé n’était prévu ou planifié. Mon but à toujours été de jouer de la musique avec envie et de profiter un maximum. D’ici 10 ans j’espère simplement continuer sur cette voie là, rester curieux et avoir l’envie de jouer. Je ne souhaite pas rentrer dans une routine, Ça serait le seul point qui me préoccuperait.
Pour le moment je me sens très bien à Nantes à l’ONPL, mais on ne sait pas ce qu’il peut se passer dans la vie.
Que pensez-vous des artistes qui adaptent leurs albums dans une version symphonique ?
Si il y a quelque chose de différent avec un orchestre, cela peut donner un aspect spectaculaire. Je trouve ça intéressant de faire le croisement entre les musiques actuelles et les orchestres, cela permet de toucher un plus grand nombre de personnes qui n’aurait peut-être pas été d’elles même voir un orchestre symphonique. Cela ouvre à un plus grand public.
Pourquoi avoir choisi la contrebasse et pas un autre instrument?
J’ai découvert la contrebasse grâce au conservatoire. Même si je m’intéresse à plein d’instruments, j’adore la contrebasse. Pour le tango, par exemple, elle a un rôle très important. Tout le monde voulait se joindre à moi lorsque j’en jouais en Argentine.
Qu’est-ce que vous ressentez lorsque vous jouez ?
C’est vrai que lorsque je joue de la musique pour les autres, j’ai toujours un peu de stress. Après, c’est différent si je joue pour un ami, un public ou un professeur. Mais le plus important, c’est le partage. Lorsqu’on joue avec un public, une cohésion peut se créer, un partage de sentiments. C’est un des aspects qui me plaît le plus dans mon métier.
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