Chacun son bio, chacun son chemin
En forte progression, le bio évolue dans le vignoble : de nouveaux profils émergent aux côtés des militant·es de la première heure.
En forte progression, le bio évolue dans le vignoble : de nouveaux profils émergent aux côtés des militant·es de la première heure.
À Gorges, au cœur du vignoble, dans le village de vignerons Les Bas Mortiers, Damien et Anita Cormerais, 56 et 54 ans, achèvent de convertir leurs vignes en agriculture biologique. Elles seront certifiées en 2024, trois ans après la fin de tout épandage de produits phytosanitaires de syn- thèse, comme l’exige la loi. Une conversion sur le tard, et une révolution pour les rangs de ce domaine, dont les ceps, entre 50 et 70 ans d’âge, appartenaient au père de Damien et n’avaient connu quasiment que les méthodes de l’agriculture conventionnelle. Mais tout arrive. « Nous sommes dans l’optique de transmettre l’exploitation. Or nos enfants ne souhaitent pas la reprendre. Sans cette conversion, elle aurait été invendable », expose le duo, sans détour. « Il y a quelques années, on était prêts à aller au bout comme ça, et à tout arracher à la fin. Mais on a entendu parler de vignerons qui ont trans- mis grâce à la conversion, l’idée a fait son chemin… » Le couple tient à le préciser : « Ce n’est pas d’abord une question d’argent, on veut pouvoir transmettre notre outil de travail, même à des jeunes sans grands moyens. »
L’histoire d’Anita et Damien illustre l’un des nouveaux leviers de la conversion du vignoble nantais, qui a progressé rapidement ces dernières années, passant de 11 % des exploitations en bio en Loire-Atlantique en 2016, à 25 % en 2023*, soit près de 110 domaines sur 450 environ (…)
* Soit 10% de la surface du vignoble. Source : Agence bio.