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Le bio, est-il cher par principe ?

Notre guide Nantes durable et solidaire n’est pas seulement une sélection de 600 adresses engagées, pour se vêtir, faire ses courses, ou même sortir à Nantes et alentours ! Pour aller plus loin, on y a également glissé des articles pour prendre du recul : c’est la rubrique Décryptage.

Article mis en ligne le 4 octobre 2023,
Extrait du guide « Nantes durable et solidaire », publié en septembre 2022
Photographie : Camille Van Haecke
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Certes, en rayon, les produits bio peuvent coûter plus cher que les autres, notamment parce que leurs conditions de production demandent plus de main-d’oeuvre, sont davantage soumises aux aléas naturels et imposent un rendement moindre que le conventionnel (3 % d’écart pour les légumineuses, 40 % pour le blé en monoculture, 8 % avec la polyculture et la rotation des cultures)*.

Mais on doit aussi la cherté du bio aux marges réalisées par certains distributeurs, comme les grandes surfaces. D’après une étude de l’UFC-Que choisir** menée en 2019 sur 24 fruits et légumes dans plus de 1 500 magasins, la grande distribution applique des marges brutes en moyenne 75 % plus élevées sur le bio que sur le conventionnel ! Ce n’est donc pas le produit qui nous coûterait deux fois plus cher, mais l’intermédiaire. Lors de l’enquête de l’association, à cause de la différence de marge, les pommes bio coûtaient deux fois plus cher que les autres : 3,97 € le kilo de pommes bio (dont 2,17 € de marge de l’intermédiaire) contre 1,93 € le kilo de pomme non bio (dont 0,87 € de marge de l’intermédiaire) et ce serait encore pire sur le poireau !

L’usage des pesticides coute cher luis aussi, mais à la collectivité : la dépollution agricole de l’eau, entre 750 millions et 1,3 milliard d’euros par an, est intégralement financée par les consommateur·ices via leurs factures d’eau et la redevance versée aux Agences de l’eau, selon l’UFC-Que Choisir.

De son côté, la CLCV, association de défense des consommateurs et consommatrices, a mené une enquête*** à la recherche du « bio moins cher » en comparant les prix du bio en grandes surfaces et en magasins bio. Elle a trouvé peu de différences entre les deux choix, et conseille de privilégier la vente en circuits courts (p. 55 du guide Nantes durable et solidaire) : avec peu ou pas d’intermédiaires, il n’y a pas ou peu de marges, donc les prix de vente sont plus abordables.

 

* DE PONTI, Tomek, RIJK, Bert, et VAN ITTERSUM, Martin K., « The crop yield gap between organic and conventional agriculture ». Agricultural systems, 2012
** « Alimentation bio, ne perdre ni son âme… ni les clients! », enquête UFC-Que Choisir, 2019
*** « Fruits et légumes conventionnels et bio. Le lieu d’achat et d’origine ont peu d’influence sur le prix », clcv.org. 2020

 

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