« L’écologie devrait nous parler de liberté »
Face à l’urgence écologique, seules des méthodes autoritaires obligeraient les masses au changement ? Au contraire, pour la philosophe Joëlle Zask, écologie et démocratie sont indissociables.
Face à l’urgence écologique, seules des méthodes autoritaires obligeraient les masses au changement ? Au contraire, pour la philosophe Joëlle Zask, écologie et démocratie sont indissociables.
Joëlle Zask est philosophe, enseignante à l’université Aix-Marseille et spécialiste de philosophie sociale. Elle contribue activement à penser la démocratie participative et se penche parallèlement sur la problématique écologique. Son ouvrage Écologie et Démocratie (éd. Premier Parallèle, 2022) analyse les liens entre les deux.
Il y a eu des éléments d’actualité déclencheurs. Le trio Trump/ Bolsonaro/Morrison m’a beaucoup fait réfléchir. On entend souvent dire que démocratie et écologie seraient incompatibles ; or, ce trio tendait à démontrer un lien entre recul de la culture démocratique et recul de l’écologie. Par ailleurs, je viens du courant philosophique américain du pragmatisme. Dans ce courant, de nombreuses thèses en faveur d’une culture démocratique sont aussi des thèses environnementales : elles considèrent qu’il y a démocratie à partir du moment où l’on prend en considération la pluralité des êtres, leur diversité. C’est une façon de penser la démocratie comme un écosystème.
Selon moi, la démocratie, c’est la pratique de l’autogouvernement. Autrement dit, chacun doit pouvoir jouir des conditions qui lui permettent de faire ses propres choix. Donc oui, chacun doit pouvoir vivre sa singularité, au milieu d’une pluralité. C’est le premier principe. Le second, c’est celui de la limitation du pouvoir : comme on sait que quiconque jouit d’un pouvoir a tendance à en abuser, il faut des limites. C’est le rôle du texte commun, de la Constitution.(…)
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