Quelles actions concrètes pour rendre ses supports plus inclusifs ?

Comment concevoir des supports éditoriaux inclusifs ? C’est une question que nous nous posons régulièrement aux Autres Possibles. On vous partage ici plusieurs conseils.
Comment concevoir des supports éditoriaux inclusifs ? C’est une question que nous nous posons régulièrement aux Autres Possibles. On vous partage ici plusieurs conseils.
On ne vous apprendra rien ou presque : 21 % de la population a plus de 65 ans, mais cette tranche d’âge ne représente que 5 % des personnes vues dans les médias audiovisuels, selon l’Arcom. Les femmes sont sous-représentées dans de très nombreux domaines comme le sport ou la culture, alors qu’elles sont aussi compétentes que les hommes. Évidemment, la liste est encore longue… Ces décalages sont à la fois le fruit et le terreau d’inégalités persistantes qu’il nous semble nécessaire de combattre, car c’est un fait : les mots et les images ont leur importance dans ce domaine.
→ Adopter une écriture inclusive, on vous promet que tout va bien se passer ! Il y a plusieurs méthodes pour écrire de façon non-sexiste : grâce aux formes épicènes (l’électorat plutôt que les électeurs), aux doubles flexions (les lectrices et les lecteurs), voire aux points médians, même si on sait que ça peut crisper ! C’est un réflexe à prendre et/ou à inculquer qui permet à l’ensemble du lectorat de se sentir concerné.
Pour aller plus loin et concevoir notre charte de l’écriture inclusive, nous avons suivi la formation de Marine Forestier de l’agence La Fronde
→ Proposer une version Facile à lire et à comprendre (FALC), c’est-à-dire plus simple et plus claire, utile pour les personnes qui comprennent mal le français, qui sont dyslexiques ou en situation de handicap. La plateforme Lirec, développée par des laboratoires de recherche, permet de transformer les textes en version FALC.
→ Faire intervenir des experts ET des EXPERTES ! Souvent moins visibles que les hommes, les femmes et les personnes en minorités sexuelles ou de genre sont aussi qualifié·es pour s’exprimer sur des sujets techniques. L’annuaire gratuit Les expertes recense près de 8000 profils.
→ Sélectionner ou produire des visuels réellement représentatifs, illustrant différentes morphologies, genres, âges et origines…
Est-ce qu’on a poussé le sujet au point d’avoir compté le nombre de femmes et d’hommes de tous âges photographié·es, illustré·es et interviewé·es dans notre magazine pendant des années ? Peut-être !
→ Prêter attention au contexte de représentation des personnes, souvent stéréotypé, ainsi qu’à la hiérarchie des contenus pour éviter d’induire une échelle de valeurs implicite. Par exemple, représenter monsieur faisant du sport au grand air et madame en train de cuisiner : c’est un contexte de représentation stéréotypé.
→ Veiller au bon contraste des couleurs, afin d’assurer la lisibilité des images et contenus pour le plus de monde possible. Le simulateur de l’Inria permet d’adopter de bonnes pratiques
→ Choisir des typographies faciles à lire, qui ne fatiguent pas l’œil et ne compliquent pas la tâche des personnes dyslexiques
→ Connaître ses propres biais : être conscient·es de là où on parle et des représentations stéréotypées qui peuvent être les nôtres, c’est un premier pas vers davantage de vigilance
→ Accepter de ne pas savoir, de se tromper et entrer dans un processus d’amélioration continue
Aux Autres Possibles, nous avons développé nos pratiques sur le sujet sous l’impulsion d’une partie de l’équipe particulièrement sensibilisée sur ces questions. Nous appliquons notre charte pour nos projets et supports (magazines, expositions, communication interne et externe…), et nous proposons son usage à nos client·es, sans jamais l’imposer.
Besoin de conseils ou d’accompagnement sur l’un de vos projets ? Notre studio éditorial peut vous aider, parlons-en !
Contactez Marie : marie.ledouaran@lesautrespossibles.fr