Que faire de tous ses déchets durant le confinement ? | Les Autres Possibles

Que faire de tous ses déchets durant le confinement ?

L’usine Arc en ciel est à l’arrêt durant le confinement. (Audrey Bigot pour Les Autres Possibles)

Durant la période de crise sanitaire, le traitement des déchets est perturbé dans l’agglo nantaise. Poubelles bleue et jaunes, textile, déchets verts… On fait le point.

Par la rédaction
Publié le 9 avril 2020
Illustration : Audrey Bigot pour notre numéro #16 « Ordure ! J’aurai ta peau »
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Durant la période de crise sanitaire liée au Covid-19, le centre de tri Arc en ciel à Couëron, les déchetteries, les ressourceries et autres composteurs collectifs sont fermés… Des mesures temporaires ont été mises en place pour la collecte des déchets, valables pour l’ensemble des 24 communes de Nantes métropole.

Les déchets ménagers sont collectés

La collecte des ordures ménagères (bacs ou sacs bleus) est assurée, ils partent comme d’habitude en direction de l’usine Alcéa, située prairie de Mauves à Nantes. Nantes métropole demande aux habitants des 24 communes de sortir les bacs uniquement les jours de collecte et s’ils sont pleins.

→ La période de confinement et de crise sanitaire génère des déchets propres à la situation : par exemple, les lingettes désinfectantes sont utilisées en plus grand nombre. Celles-ci ne doivent surtout pas être jetées dans les toilettes, au risque de boucher les canalisations. Direction la poubelle bleue !

Pour les gants, mouchoirs et masques, potentiellement contaminés : il est recommandé par le ministère de la Transition écologique de les jeter dans un sac plastique dédié “résistant et disposant d’un système de fermeture fonctionnel » durant 24h avant de les déposer aux ordures ménagères. Un sac poubelle bien fermé ou un sac congélation devraient faire l’affaire.


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Les déchets « recyclables » sont confinés, sauf…

→ Après une mise à l’arrêt, la collecte des sacs et bacs jaunes (papiers, cartons et autres emballages destinés au tri) a repris le 1er avril uniquement pour les immeubles d’habitation et les établissements ouverts autorisés (pharmacies, commerces alimentaires, etc.) Toutefois, l’usine de traitement de ces déchets (Arc en ciel à Couëron) étant fermée, les déchets jaunes collectés iront tous à l’incinération. La collecte n’est pas assurée pour les maisons individuelles. Nantes métropole fait deux recommandations : 

Les habitants pouvant stocker chez eux leurs déchets jaunes sont donc invités à les conserver jusqu’à ce que le traitement ait repris.

Dans les zones hors Trisac, les bacs jaunes doivent être sortis s’ils sont pleins, au même moment que les bacs bleus, jusqu’à nouvel ordre. En effet, il n’y a qu’une seule tournée de ramassage pour les deux.

Pour les habitants en zone Trisac, le retrait des sacs est disponibles en points relais alimentaires ou bureaux de tabacs.

Côté réemploi : les vêtements et objets patienteront !

→ Vêtements : Le Relais n’assure plus la collecte des textiles dans ses fameuses bennes blanches. Si le tri des placards vous démange, vous être invités à les conserver le temps que la situation se rétablisse, afin de leur donner une seconde vie. Ce serait dommage de jeter ces textiles à la poubelle, qu’elle soit bleue ou jaune, car ils finiront à l’incinération, et ça, c’est pas terrible.


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Encombrants : la collecte sur rendez-vous est suspendue, le terme “encombrant” va donc prendre tout son sens ! Il faudra être patient (l’amende pour dépôt sauvage s’élève à 68 €). Et, si vous pensez que ce meuble, matelas ou autre, peut resservir : réservez-les pour le moment où les ressourceries auront réouvert ! 

Côté compost, l’or noir attendra

→ Composter ses déchets alimentaires, c’est réduire le volume de sa poubelle de 30% ! Oui, maiiiiis… Pendant le confinement, les composteurs collectifs sont fermés jusqu’à nouvel ordre. “Il y aurait eu une concentration de personnes au même endroit, plus un certain nombre d’outils mutualisés à manipuler durant la collecte. Nous avons préféré la mise en sécurité de tout le monde en concertation avec Nantes métropole”, explique Béatrice Pauthier, directrice de l’asso Compostri, qui gère l’installation et la gestion des composteurs partagés dans l’agglo nantaise. Par ailleurs, le lieu de stockage de broyat étant fermé, le contenu des composteurs aurait simplement moisi sans cet apport nécessaire à son équilibre, si la collecte avait continué. 


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Dans l’attente de la réouverture des composteurs collectifs, il faut donc jeter les déchets organiques avec les ordures ménagères (oui, ça fend le coeur). “Aux détenteurs d’un composteur de jardin, nous préconisons de continuer voire d’accentuer les dépôts au composteur pour alléger la tension sur les éboueurs”, complète Béatrice Pauthier.

Aux Autres Possibles, on s’est demandé si ça valait le coup de congeler ses épluchures pour les composter plus tard. La réponse des maîtres composteurs est non ! Mieux vaut garder de la place au congèl’ pour les aliments, et cuisiner en gaspillant le moins possible… Mais les propriétaires de balcons peuvent faire patienter quelques semaines leurs déchets à l’ombre.

Compost compostri
Les composteurs collectifs sont, en temps normal, un lieu de convivialité. (Stéphane Mahé/Les Autres Possibles)

Et les déchets verts, alors ?

Les propriétaires de jardins ne peuvent plus déposer leurs déchets verts en déchetterie. Confinement ou pas, il est toujours interdit de les faire brûler (infraction passible d’une amende de 450 €). Le guide pour un jardin zéro déchet de l’Ademe donne quelques pistes pour en venir à bout : 

Pratiquer la tonte haute, voire lâcher l’affaire sur la tonte de la pelouse et laisser se déployer la biodiversité du jardin. On vous en parlait justement dans notre numéro #15 “La petite bête qui gronde”.

Pratiquer le “mulching”, c’est-à-dire une tonte courte régulière en laissant sur place l’herbe afin qu’elle se décompose naturellement. 

Faire sécher la tonte (pas en tas, sinon ça moisit) pour pailler potager et massifs

Broyer les tailles de haies, là aussi pour pailler potager et massifs. En l’absence de broyeur, les stocker de façon à ce qu’elles sèchent : ça pourrait s’avérer utile pour la réouverture de la saison des barbecues afin d’allumer le charbon !

Il est possible de faire des apports de déchets verts en composteur individuel, rappelle Béatrice Pauthier, en petite quantité car ils ne sont pas dimensionnés pour ça, et toujours en faisant attention à l’équilibre entre matière verte, ou fraîche, et matière brune, ou sèche. Une fois séchées, les tontes se rapprochent de la matière brune.

 

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