Comment on fait Les Autres Possibles #2 : créer un magazine... et le diffuser ! | Les Autres Possibles

Comment on fait Les Autres Possibles #2 : créer un magazine… et le diffuser !

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Diffuser un magazine indépendant sans passer par des prestataires classiques, ça demande un peu de débrouille. On vous explique comment on fonctionne pour les magazines arrivent jusqu’à chez vous.

Publié le 29/10/21
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Quand on crée un magazine, on pense à la ligne éditoriale, aux articles, au graphisme, à l’équipe, au papier, au prix, et aussi, beaucoup, aux lecteurs et lectrices. Mais voilà : pour qu’il passe des cartons de l’imprimeur aux mains du lectorat, il manque un maillon. Bienvenue dans le monde de la diffusion.

Sauf cas particuliers, la presse papier est vendue à l’unité*, généralement en kiosques, ou sur abonnement. Pour cela, Les Autres Possibles ne font pas exception et sont envoyés tous les deux mois à nos 1500 abonné·es. (Abonnez-vous !)

Dès sa création, nous avons voulu tenter de répondre à plusieurs engagements : vivre de notre travail, proposer un prix accessible et aller là où les lecteur·rices se trouvent. Alors, comme d’autres médias indépendants, nous avons bâti notre propre réseau de diffusion.

Étape 1 : supprimer un maillon de la chaîne

Traditionnellement, le magazine passe directement de l’imprimeur au service de messagerie** qui va acheminer les magazines jusqu’aux kiosques. C’est un service payant, qui s’ajoute à la commission du kiosquier et aux divers coûts de fabrication du magazine, et qui se répercute donc sur le prix du numéro – entre autres choses, mais c’est un autre sujet !

Nous avons choisi de nous passer de ce maillon pour deux raisons principales :
– économiser pour nous permettre de pratiquer un petit prix et que davantage de produits des ventes nous reviennent et servent à rémunérer l’équipe
– sortir de la diffusion classique de la presse en kiosques – dont le nombre s’amenuise chaque année – pour nous implanter dans d’autres lieux : bars, épiceries, librairies, restaurants, supermarchés, boutiques, etc.

Aujourd’hui, le magazine est distribué dans plus de 140 points de vente en Loire-Atlantique.

Étape 2 : créer notre propre chaîne de diffusion

Avant la parution du premier numéro, Camille, Jeanne et Marie ont donc été convaincre des diffuseurs partenaires, munies du numéro test et du présentoir Tipi. Ensuite, c’est l’autre Marie qui s’est chargée de cette mission, qui revient maintenant à Hermance (Vous êtes perdus ? Voici l’équipe au complet !)

En quoi ça consiste ? Ouvrir des points de vente – et parfois en fermer -, livrer des numéros à chaque parution – à pied, à vélo ou en voiture -, récupérer les invendus, comptabiliser les ventes, facturer les diffuseurs, assurer un suivi humain et comptable de toute cette petite histoire. Et puis, être présent·es sur des événements pour faire de la vente directe, se faire connaître, rencontrer nos lecteur·rices, etc.

On ne vous le cache pas, c’est chronophage, donc ça coûte de l’argent. Mais assurer ces missions en interne, c’est aussi gérer de bout en bout la vie de notre magazine, garder un lien avec le territoire, et savoir que les ventes de chaque magazine rémunèrent notre équipe.

Évidemment, tout cela est possible parce que nous sommes un magazine local !

Étape 3 : s’adapter, encore et toujours

Est-ce qu’on a trouvé le système de diffusion parfait ? Bien sûr que non !
Notre organisation comporte plein de limites. Rien qu’un exemple : notre objectif est de vendre plus de magazines, et cela passe notamment par l’ouverture de nouveaux points de vente, ce qui rend la diffusion plus longue. Or, plus on prend de temps pour livrer des magazines, moins on en a pour développer le réseau de diffuseurs. C’est le serpent qui se mord la queue.

Alors, comment on fait ? On choisit nos partenaires ! Depuis un an maintenant, nous travaillons avec l’équipe de Bicicouriers, qui assure une partie de nos livraisons à vélo dans le centre-ville de Nantes. Et c’est l’entreprise adaptée Handirect qui s’occupe de nos envois aux abonné·es.

Et puis, nous n’avons pas de pôle recherche et développement, mais nous réfléchissons, encore et encore : comment rendre nos tournées de livraison moins longues et limiter leur impact carbone ? Comment traiter vos commandes plus rapidement, sans y passer toutes nos journées ? Pour ça, on teste, on bricole, et parfois on trouve une solution ! On vous a dit qu’on aime la débrouille ?

 

* Elle peut aussi être vendue en lot via des partenariats – avec un événement, une Université, par exemple.
** À la naissance des Autres Possibles, Presstalis régnait en maître sur le domaine tout en étant en profonde crise. L’entreprise a été placée en liquidation judiciaire à l’été 2020, avant d’être reprise.

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