« Ce qui est important quand on est écrivain, c'est de montrer toute la diversité du monde » | Les Autres Possibles

« Ce qui est important quand on est écrivain, c’est de montrer toute la diversité du monde »

Dans plusieurs de ses ouvrages, Julien Dufresne-Lamy met à l’honneur la communauté LGBTQ+. Une manière de lutter contre les discriminations ? Entretien avec un auteur prolifique et écrivain engagé.

Une interview publiée en mars 2022, par Boé, lycéenne à Blain, avec l’aide du magazine Les Autres Possibles.

L’auteur Julien Dufresne-Lamy était de passage à Blain, en novembre 2021. Crédit Photo : André Bidaud

Dans vos ouvrages Mon père ma mère mes tremblement de terre et Jolis Jolis monstre, vous abordez des sujets minoritaires, tels que la transidentité ou l’univers drag, pourquoi avoir choisi ces sujets là et pas d’autres ?

Je ne choisis pas des sujets pour ce qu’ils représentent. Pour moi, ce qui est important quand on est écrivain, c’est d’écrire le monde et de montrer toute la diversité du monde.

Vous êtes un auteur très prolifique. Comment faites-vous pour trouver aussi vite l’inspiration et publier autant de livres en si peu de temps ?

C’est tout simple ! Plus on est créatif, plus les idées viennent. J’accepte de suivre le mouvement, je suis mes sujets au coup de cœur. Et donc les livres s’enchaînent !

Qu’est-ce qui va faire un bon sujet de livre, pour vous et pour les lecteur·rices ?  

Y’a pas de réponse à ça. De très bonnes idées, il y en a des milliards, mais pour qu’ensuite, un livre contienne 200, 300 pages, il faut des matériaux. Moi, je ne me lance jamais trop rapidement dans un texte. J’attends d’avoir assez de bois, de corps, et de personnages avant de me lancer. Ce n’est que ma perception. Chacun à sa façon de travailler et de s’investir dans son œuvre.

 Les rencontres m’ont permis d’écrire sans avoir peur

Le roman de Julien Dufresne-Lamy est paru en août 2020 aux éditions Belfond.

Pour chacun de vos romans, vous chercher à rencontrer des personnes en lien avec le sujet. Qu’est-ce que ces rencontres apportent à votre écriture ? 

La littérature, c’est une rencontre. Ces rencontres me permettent de faire face à ce que j’essaie de découvrir et de montrer dans mes livres. Elles me permettent de voir autre chose.  Il n’y a pas quelque chose de plus prégnant, que d’avoir des informations qui permettent d’écrire des livres.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire sur le genre avec Mon père, ma mère, mes tremblements de terre ?

Mon précédent roman Jolis jolis monstres portait déjà sur le genre. Je voulais garder cette idée de parler de “ l’Autre ” dans ses formes les plus bigarrées, en retournant à la littérature blanche. Je trouvais ça chouette de pouvoir explorer ça sous un autre angle, une autre thématique.

Dans votre roman Mon père, ma mère, mes tremblements de terre, Charlie raconte à la première personnes la transition de son père. La construction littéraire est aussi précise que détaillée. On pourrait croire à une autobiographie. Pourtant il n’en est rien. N’est-ce pas complexe d’écrire ces situations quand on ne les vit pas ?

Non, ce n’est pas complexe, c’est périlleux. On s’attaque à un sujet sensible. La littérature c’est d’abord une question de fond. Tant que ça reste pertinent, le principal c’est de donner de l’empathie, des émotions, une vision

Est-ce que vous vous êtes questionné sur votre genre et votre identité en écrivant vos livres sur le milieu drag et la communauté LGBTQ+ ? 

Non, j’aurai pu, puisque j’ai passé deux ans dans ce monde, mais finalement ça ne s’est pas fait. Mon immersion dans le milieu LGBTQ+ m’a donné l’audace, la force et le pouvoir de faire et d’écrire Jolis jolis monstres, d’écrire sans avoir peur

Dans le roman Mon père Ma mère Mes tremblements de terres, le père choisit de prendre comme prénom de transition Alice. Pourquoi celui-ci et pas un autre ? 

C’était un hommage à mon premier roman nommé Dans ma tête je m’appelle Alice, contenant de multiples références à Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Cette idée de naître ou de renaître me plaisait.

 

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